19/06/2010
31/05/2010
Lynda Benglis


26/05/2010
28/04/2010
Suzanne Lafont
un interview a propos d'une publication
Bulletin de la SFP, 7e série-N°17, novembre 2003. Née en 1949, Suzanne Lafont vit et travaille à Saint-Ouen. Figure majeure de la scène artistique française, la galerie nationale du Jeu de paume avait présenté son travail en 1992. Depuis plus de dix ans, l'évolution de son œuvre au travers de multiples expositions s'inscrit dans un art philosophique explorant différents aspects de la représentation. Une exposition au centre d'Art contemporain de Sète a présenté ses œuvres récentes cet été, et un ouvrage intitulé Appelé par son nom, paru aux éditions Actes Sud, a permis à l'artiste de rebattre les cartes de son œuvre : un événement éditorial et artistique.
Tout d'abord ce livre, Appelé par son nom, n'est ni une monographie ni un livre d'artiste. Comment l'avez-vous conçu ? L'ouvrage présente deux parties très singulières qui ouvrent et ferment l'ensemble : leur forme est celle d'une suite alphabétique faisant correspondre image et mot, mais l'enchaînement se fait sur deux registres, la partie haute de la page faisant apparaître des mots en français, la partie basse étant en anglais – les images identiques se retrouvant sur les deux registres dans un ordre différent. Cette forme, à la fois logique et susceptible de lectures divergentes, n'est donc pas un système. Pouvez-vous nous éclairer sur l'importance du nominalisme sous l'angle duquel vous semblez vouloir faire jouer votre œuvre récente ? Et, plus précisément, votre intérêt pour un “art philosophique” n'explore-t-il pas ici une part très “moderne” de la “scholastique” : la construction du réel à partir du langage ? Vous avez parlé d'une réduction de l'imaginaire par le langage, de quoi s'agit-il précisément ? Vous cherchez à enrayer l'imaginaire mais vous faites un dictionnaire qui semble pourtant s'organiser autour de lui... La séquence “Le Défilé”, qui fait suite à la première moitié du dictionnaire et qui introduit au centre du livre, est sans mots... Pourquoi ce retour au point de départ ? Avec la mobilité et le langage tout paraît pourtant possible. Aventure qui, d'une certaine façon, est le thème des séquences “Correspondances”, “Trauerspiel”, et notamment de “Manœuvres”. Alternance des segments terre/mer qui, d'ailleurs, apparente visuellement la pièce à une partition musicale. Propos recueillis par Michel Poivert et Paul-Louis Roubert. |
19/04/2010
Les malheurs de Sophie
- "Les évènements heureux, je les vis, les malheureux, je les exploite." Sophie Calle
Ce titre peu paraître lourd, surtout quand on apprend que l'on va parler de Sophie Calle. Mais comme je ne voulais pas limiter l'analogie au simple prénom, j'ai regardé un épisode du dessin animé issu du célèbre ouvrage. Je voulais savoir si Sophie représentait un personnage évoluant dans un schémas narratif qui fonctionne avec un système bien défini...
Les malheurs de Sophie annoncent la couleur, il s'agira de pathos, de petites histoires ridicules, où la culpabilité de la pauvre fille se transfigure en acte de communion, bien évidement célébré par une morale. Es-ce un point commun avec le travail de Sophie Calle, peut-on d'ailleurs la distinguer de son travail?
Mon attitude est paradoxale, je sens le besoin urgent de me distinguer de sa démarche, bien que beaucoup de chose nous rejoigne et bien qu'elle manifeste cette intransigeance du sentiment amoureux si cher à Barthes et à moi aussi. Il y a du banal, du quotidien, du ridicule, et de l'intelligence littéraire. Bref, de quoi, brasser un grand consensus dans le monde de l'art à son égard, ou alors de dire, on aime ou on aime pas. Comme si la position entre n'était simplement pas possible.
Le striptease de la subjectivité (avec des degrés différents selon les pièces) laisse apparaître un vide. C'est de la mélancolie bourgeoise, c'est à dire la contemplation ad infinitum d'un manque à vivre. Sophie dit:
- "Si j'avais de la chair fraîche de malheur, je ne vous la donnerais pas. Il y eut autrefois des épisodes, la pudeur m'empêche de les raconter, en faire une histoire équivaudrait à les exagérer. On peut être doué pour le malheur, je ne le suis pas. Est-ce dû à un système d'indifférence, à un dispositif ironique J'aurais aimé être davantage malheureux, pour qu'enfin le monde soit réel, pour éprouver un sentiment d'exister plus aigu. Mais je ne me suis jamais trouvé en état de malheur pur. J'espère, un jour, souffrir beaucoup, aller plus loin. Je n'ai pas encore rencontré mon histoire"
Sophie Calle ne se compromet pas, elle va rester propre. Il ne s'agit pas de dévoiler le coté sale de son intimité. Je pense plus à cette question de distance entre le chercheur et son sujet, comment on ne peut pas approcher la chose sans être soi même contaminé, comment le regard distancié annule le principe même de recherche. On aurait du mal à croire que je fais référence à Sophie Calle, elle qui part de son vécu. Je pense pourtant que la question n'est pas là, elle choisie ce qu'elle veut montrer, elle maîtrise les éléments qui vont constituer son histoire. Pas la peine de vivre la chose pour qu'elle ait un sens, il suffit de la raconter. Sophie Calle est une conteuse, elle ne raconte pas de mythe, si ce n'est celui de la classe sociale à laquelle elle appartient, elle nous fait communier. Guider par les textes, la mélancolie nous berce, le pathétique nous touche et nous fais sourire. Le vide et l'absence tourne en boucle comme un tube de Françoise Hardi. Si le sentiment vécu est la source de son travail, il me semble qu'elle n'en éprouve pas les limites, cela fonctionne comme un roman à l'eau de rose, la vacuité à laquelle il réfère (le désir d'amour et son impossible satisfaction, les choses de la vie) fonctionne comme un ritournelle sans fin. Nous ne sommes pas dans les vertiges du romantisme qui vit comme une symphonie, les malheurs de Sophie sont un tube, qui s'écoute en boucle, qui s'oublie et se fait remplacer par un autre, puis par un autre.....Or si la structure est donc finalement trés contemporaine, on s'y trouve assujetti.
Dernier point pour une séparation finale. Alors que je faisait le parallèle entre ma démarche et celle de Sophie Calle, je me suis rappelé qu'elle avait déjà travaillé avec une voyante dont elle avait utilisé les services. Je suis bien content de ne pas avoir encore pris RDV avec une... Pourtant, je ne ferais pas du plagiat. Je n'ai pas vu l'expo en question (Où? Quand? info ici) mais peu importe, ce que j'en ai appris, me permet de préciser son rapport au paranormal. Dans le cas de la voyante, il est bien évidement qu'elle rentre dans le panel des éléments qui constitue "l'emprise de l'affect". Donc sans savoir ce qu'elle va dire, impliquer une voyante dans une fiction, c'est renoncer à la rationalité non pas au profits du paranormal mais plus au profits des sentiments. Cependant, Calle ne questionne pas ses propres croyances, je me demande si elle les définis, elle suit les indications de la voyante puisque c'est sa démarche. Elle ne laisse donc pas quelque chose de non maîtrisable (= l'invisible) pénétrer son travail. Le paranormal est une pièce à conviction comme une autre. Elle n'en utilise finalement que les propriétés exotiques, voire anecdotiques.
Ma position est donc bien différente même si au final, nous cherchons chacun à évacuer la question de la vérité. Sophie Calle le fait en amont, sa démarche permet de ne pas révéler son rapport à la croyance et l'anecdote devient sensationnelle. Quand à moi, je le fais en aval, c'est-à-dire aprés avoir vécu l'échec de ma propre croyance, ne reste que mon désir frustré auquel je renvoie des témoignages de gens qui ont réussis. J'insère mon expérience parmi celles des autres, les vrais et les fausses se mélangent, des nuances se créent (enfin j'espère).
Dans un autre texte, je pourrais développer les similitudes de nos démarches....
Les citations de Sophie Calle viennent d'un article trés interessant (en anglais)=
Masschelein, A. Can Pain Be Exquisite? Autofictional Stagings of Douleur exquise by Sophie Calle, Forced Entertainment and Frank Gehry and Edwin Chan. Image [&] Narrative [e-journal], 19 (2007). | ||||
26/03/2010
Eija-Liisa Ahtila
If 6 was 9, 1995, 10 minutes, Film 35mm et installation DVD pour 3 projections avec son
18/02/2010
Keren Cytter
au plateau ou peut-être que c'est fini
alors on peut toujours aller là
04/01/2010
Sortir de l'atelier et aller voir le marchand de tapis
1
2
3
4
5