31/05/2010

Lynda Benglis

je pousse le papier de LBV jusqu'ici, parce que lynda benglis c'est un peu un objet A pour moi. et comme j'ai la flemme d'écrire, je copie.


26/05/2010

23/05/2010

berlinpinpin

traquer le lapin sur internet, on trouve ce qu'il a laissé=>Thibaut de Ruyter que j'ai découvert grace au phantome et qui me sort mon idée de theremine lo-fi...bref comme alice, je suis et je tombe dans le trou et peut-être qu'un jour je le rencontrerais....

là cé un article de.....ben je sais plus....


Thibault de Ruyter commence son travail de déconstruction en affirmant qu'il existait une vie culturelle avant la chute du mur. « Les punks existaient à l'Est, même s'ils avaient trois ans de retard par rapport à ce qui se faisait en RFA ou à Londres ! » dit-il, en citant toujours avec plaisir le groupe « Einstürzende Neubauten ».
Et puis, à partir de 1989, des centaines de milliers de mètres carrés à bas prix entraînaient une euphorie sans précédent. Cet immense espace à reconquérir attira d'abord quelques artistes et galeristes prêts à tenter le pari. Mais aujourd'hui, les galeries ouvrent et ferment aussitôt. « On vit à Berlin, mais on ne vit pas de son art, on travaille ailleurs, affirme le critique d'art en concluant, la ville ne peut pas soutenir tout le monde, si les subventions ne tombent pas, on ferme...» C'est moins l'argent qui compte que le réseau que l'on se constitue, d'où l'importance à Berlin de la scène des « artist-run space », des galeries autonomes. C'est à travers un réseau de 80 lieux autogérés, garages abandonnés, laveries automatiques, bureaux en vacance, que l'art se diffuse à toute vitesse.

« Berlin est une vitrine du trash européen »
« Au crépuscule des conventions, la brutalité est l'expression d'une certaine vérité », disait Jean-Claude Kauffman. Thibault de Ruyter, critique d'art à Berlin, est un personnage qui exprime bien l'absurdité de cet univers postmoderne.
Il nous explique comment, aujourd'hui, Berlin s'expose au monde entier sur « une surface de projection ». Par le canal d'évènements gratuits qui produisent une image d'un Berlin trash, le but est d'impressionner les acheteurs étrangers et de les pousser à « s'encanailler ». « Le charme imprécis d'une ville blessée », comme disait Boltanski, s'exporte bien.

« Les jeunes artistes sont victimes de l'effet Berlinpinpin »
Mais si Berlin produit un portrait séduisant d'elle-même, dans le miroir d'une ville pauvre et créative, les jeunes artistes y voient aussi une image déformée de la réalité. Pour eux, Berlin est un lieu où tout est possible, là où la précarité n'est plus une entrave à l'expression artistique. Malheureusement, la ville ne peut pas les soutenir, les condamnant du coup à la déréliction.
Alors qu'en France, un jeune doit inévitablement passer par la scène locale avant d'atteindre la scène nationale, à Berlin tout parait plus facile. Thibault de Ruyter ironise : « il suffirait de quitter sa province, d'aller à Berlin, de se couvrir d'un peu de poudre magique, et par un tour de prestidigitation, d'exposer sur la scène internationale ! »

10/05/2010

Vues d'esprit à Dortmund

Un grand grand merci à Jérome Poret qui m'a montré cet article (=libé du 30/06/09)
Reportage

Vingt-deux artistes contemporains tentent de rendre perceptible l'invisible en détournant la technologie


Wach sind nur die Geister, über Gespenster und ihre Medien au HMKV, Dortmund (Allemagne). Jusqu’au 18 octobre. Rens. : www.hmkv.de

Sous le ciel plombé de Dortmund, à l’ombre d’un haut-fourneau abandonné, impressionnante relique d’un passé industriel révolu, un néon bleuté éclaire l’entrée d’un gigantesque entrepôt. Sous la lueur spectrale, un poste de radio crachote en continu : brouillard sonore d’où émergent à intervalles réguliers des messages elliptiques.

On n’aurait pu rêver meilleur endroit pour accueillir l’exposition «Wach sind nur die Geister» (Seuls les esprits sont éveillés), que le Hartware MedienKunstVerein (HMKV) consacre «aux fantômes et à leurs médias» dans la halle Phoenix, 2 200 mètres carrés au milieu d’une zone autrefois consacrée à la production d’acier, en pleine reconversion high-tech. La métropole de la vallée de la Ruhr, future capitale européenne en 2010, mise sur les nouvelles technologies pour sortir de la crise.

Son. De fantômes pourtant, on n’en verra guère. Pas d’ectoplasmes effrayants ni de tables tournantes dans cette subtile exposition d’art contemporain qui a choisi le son comme fil d’Ariane. Plus précisément un phénomène étrange connu sous le nom d’EVP, ou Electronic Voice Phenomenon (Libération du 14 août), révélé il y a cinquante ans par le Suédois Friedrich Jürgenson. Chanteur d’opéra, peintre et archéologue, il découvre qu’à l’aide d’un simple micro, un magnéto à bande ou une radio réglée sur certaines fréquences, il pouvait capter les voix des morts (lire page suivante). Il consacrera le reste de sa vie à ces enregistrements constituant une incroyable archive, point de départ de l’exposition : 897 bandes, assorties de 87 carnets bourrés d’annotations serrées et cryptiques.

«Il est frappant que l’introduction de presque tous les nouveaux médias (photographie, bande magnétique, télévision, vidéo, etc.) a provoqué des vagues de spiritisme», constatent les commissaires Inke Arns et Thibaut de Ruyter, citant l’invention de l’alphabet Morse en 1837, presque immédiatement suivi par l’apparition de spectres tapant des coups pour transmettre leurs messages de l’au-delà. «L’exposition tente de comprendre pourquoi, en dépit de notre instruction, des capacités irrationnelles sont régulièrement associées aux nouvelles technologies, les "médias" assumant un rôle longtemps dévolu aux "médiums" humains.»

Les vingt-deux artistes réunis sous la vaste halle tentent chacun à sa manière de rendre visible ou perceptible l’invisible.

Par exemple, en bricolant des «détecteurs de fantômes» comme Carl Michael von Hausswolff, Martin Howse ou Sam Ashley. Leurs dispositifs ultrasensibles saisissent la moindre perturbation dans le champ électromagnétique susceptible de trahir une présence.

Carl Michael von Hausswolff, qui a permis la sauvegarde de l’archive de Jürgenson, imagine une version «upgradée» pour capter ces voix paranormales de manière plus performante, via des technologies de pointe. Les images produites par un oscillographe, un radar et un sonar, filmées par des caméras de surveillance, sont projetées au mur, accompagnées par les modulations angoissantes d’un «Spiricom». L’instrument cherche à communiquer avec l’au-delà à l’aide de fréquences pures, alors que les chasseurs d’EVP privilégient le bruit blanc radiophonique, dont l’esthétique fascine les musiciens Tim Hecker ou Scanner. La pièce sonore de ce dernier, Phantom Signals, combine des enregistrements d’un médium communiquant avec la romancière du XIXe siècle Jane Austen et des voix inconnues captées par son téléphone mobile, l’avènement du sans-fil accentuant l’aspect fantomatique des nouveaux médias.

Sublimaux. Lucas et Jason Ajemian s’amusent eux avec un phénomène récurrent de la pop culture, consistant à cacher des messages sublimaux - sataniques de préférence - dans les disques joués à l’envers. Ils ont donc fait interpréter à rebours le morceau Into the Void du groupe de metal Black Sabbath par un orchestre classique, pour un résultat surprenant.

Avec l’invention du phonographe, en 1876, la voix était pour la première fois séparée du corps qui la génère. Pour Edison, c’était un moyen d’enregistrer «les dernières paroles des personnes mourantes».

Dans son passionnant exposé/performance, Erik Bünger explore ce phénomène troublant de la voix humaine disloquée. Il observe cette «schizophonie» pointée par le compositeur Canadien R. Murray Schafer dans le champ de la pop culture, de Dracula à Captain Howdy (l’Exorciste), d’Obama à Woody Allen, comparant l’effet de synchronisation des films avec la possession démoniaque, ou soulignant l’étrange mode des duos post-mortem (Céline Dion-Sinatra). Les voix enregistrées par les boîtes noires des avions donnent également cette étrange sensation d’un message post mortem, survivance audio d’un crash. Tom McCarthy, romancier britannique fondateur de l’International Necronautical Society, a choisi d’enregistrer ses cut up sonores dans une «Black Box», émis sur les ondes radios qui hantent le voisinage de la halle.

Présence. L’exposition suggère plus qu’elle ne montre, chacun projetant ses propres fantômes. Pas d’apparition dans la série de photos de maisons hantées réalisées par Corinne May Botz aux Etats-Unis. Pourtant, ces images archétypales, décors potentiels de films d’épouvante, en focalisant l’attention du spectateur sur des détails ou des ambiances (trappe, porte entrouverte, jouet d’enfant abandonné, ombre…) révèlent une présence dans le vide pesant de ces pièces. Une présence qu’on retrouve dans les diptyques habités de Nina Fischer et Maroan El Sani. Les artistes juxtaposent une photographie couleur classique qui figure une pièce vide (le bureau de Honecker, la chambre de Brecht…), et une photographie haute fréquence (dite de Kirlian) qui capture l’«aura» qui s’y manifeste sous forme de magnifiques halos colorés.

C’est souvent en utilisant les technologies d’une manière imprévue que les artistes créent le trouble. Kathrin Günter cherche à imprimer sur la pellicule, via une caméra polaroid bricolée, la lumière résiduelle qui émane des yeux du visiteur plongé de longues minutes dans le noir. Les clichés d’Agnès Geoffray pris avec la vision night shot de sa caméra chargent des scènes nocturnes anodines d’une tension étrange. La très basse résolution de ces images, leur halo blafard, ces grands yeux sans regard qui luisent dans l’obscurité, suggèrent que quelque chose d’anormal est sur le point d’arriver.

















Carl Michael von Hausswolf, The Complete Operations of Spirit Communication II, 1997-2009,




















Agnès Geoffray, Night #6, 2005


pour un autre article très complet en anglais => ici

09/05/2010

POV display













The sound before you make it, (detail), 2005, kinetic sculpture, (video, 8 second loop).

et pour la video=> ici

Jaki Middleton et David Lawrey sont deux artistes bricoleurs et passionnés d'effet visuel en tout genre, je dois dire que mon avis est assez paradoxal concernant leurs productions... A la fois, j'ai bien évidement un sentiment de complète intégration de leurs sensibilités avec la mienne mais je trouve que conceptuellement, ils n'amènent pas les processus à créer du sens, c'est du display, de l'effet, certes trés bien amené, mais le sujet s'en trouve décollé...Peut-être que je me trompe....

02/05/2010

Maintenant que j'y reviens je me dis que j'aurais du l'acheter...bref, la dernière biennale de Lyon la Xième. Un titre pour le moins identique à mes problématiques "Le spectacle du quotidien". Je n'ai donc malheureusement pas beaucoup d'infos concernant la pertinence du curateur. Mais le com de presse laisse entendre les rumeurs que j'ai glannée concernant le manque de qualité de cette édition.

Le projet artistique de la Biennale de Lyon 2009

« Le spectacle du quotidien » par Hou Hanru
Nous vivons dans la société du spectacle.
Malgré ses effets aliénants sur notre vie et nos liens sociaux, elle est l’une des
conditions fondamentales de notre existence. A l’époque de la globalisation
ou de l’ « empire global » (Antonio Negri et Michael Hardt), il n’existe plus de
« dehors » pour cette société du spectacle.
Comment dès lors créer les conditions du nécessaire développement d’idées
critiques, créatives, nouvelles, subversives ?
C’est en s’engageant sur la question du quotidien que l’art contemporain peut
retrouver son rôle social de force critique - et permettre à l’imagination de faire
des propositions pour un monde meilleur.
Le quotidien est depuis plusieurs décennies déjà désigné comme le champ le
plus favorable à une possible reconquête de notre liberté face à l’ordre établi.
A l’heure de la globalisation et de la crise, cette pensée retrouve toute son
actualité.
De plus en plus nous embrassons un monde reconstruit sur la complexité. La
réinvention de nos pratiques quotidiennes est un aspect crucial de la fondation
de cet ordre nouveau.
C’est également le contexte le plus stimulant dans lequel l’art contemporain peut
évoluer et obtenir une nouvelle pertinence. Car à l’heure de la globalisation, il
ne suffit plus que l’art contemporain soit devenu un phénomène spectaculaire
accepté par tout le monde sur notre planète.
Il est important de montrer que des artistes et des communautés d’artistes
en nombre toujours plus grand, venant des différentes régions du monde,
interviennent sur le champ du quotidien pour en faire surgir de nouvelles
formes et de nouvelles significations, des usages nouveaux. Leur ambition :
réinventer l’ordinaire pour en faire quelque chose de spectaculaire, d’unique,
afin de produire de nouvelles expressions de la complexité, de la diversité, de
l’interactivité. Leur intelligence : utiliser les outils les plus efficaces (incluant les
biennales) pour promouvoir leurs pratiques.
C’est cette tendance que la Xe Biennale de Lyon va explorer et présenter.
Le spectacle du quotidien change à la fois le spectacle et le quotidien !
Hou Hanru –

Ce qui me dérange beaucoup finalement, c'est cette croyance que le quotidien est extérieur à nous-même, qu'il faut le transformer, en faire quelque chose d'unique. C'est justement la volonté de rendre le quotidien spectaculaire qui correspond à la société du spectacle et aux nivèlements des valeurs. Comme le dit Bruce Bégout, le quotidien est le premier lieu d'un affirmation d'une liberté. Hou Hanru fantasme un désir d'émancipation au prix du sacrifice d'un des gestes fondateurs de l'humain, la découverte du quotidien.