05/04/2010

J'ai poussé la table pour être plus à l'aise. Dans la formule, il doit faire nuit, alors j'ai fermé les volets. Il me semble que c'est la recette la plus efficace, qu'il y aurait peut-être une chance. J'allume les deux bougies et je m'assoie sur le tapis. Je prend la feuille de laurier et le briquet. Je pense fort à Vincent. Je le désire. La formule dit qu'il faut brûler la feuille, mais cela va sentir dans tous le salon.
Le téléphone sonne, pendant un certain temps. Je décide de remplacer les bougies par des parfumées. Une odeur prégnante emplie la salle. Je mélange ensuite la cendre avec deux pétales de deux pensées, deux feuilles de menthe et deux pousses de marjolaine. Quelques jours après, espérant voir Vincent, je place le mélange dans mes chaussures. J'ai l'impression d'avoir un caillou dans la chaussure quand je croise Vincent qui me dit tout heureux qu'il a rencontré hier l'homme de sa vie.

J'attends que tout le monde parte, j'ai allumé une bougie et éteint mon ordinateur. Ce n'était pas demandé mais je suppose que cela pourrait faire des interférences. Je prends le crayon à papier et le pose sur la feuille blanche, coude relevé. J'ai choisi de m'adresser à mon grand père, décédé il y a quelques mois. Je m'adresse à lui à voix haute, je lui demande si il veut me parler. Après un moment, ma main s'alourdie. J'ai fermée les yeux pour me concentrer mais le crayon ne semble pas bouger. De mon scepticisme patient j'attends un faible tremblement du crayon, quelques choses que je n'aurais pas perçu. Je ne sais pas si je dois lui reposer la question. Nos relations n'était pas très intime, je lui avais même pas dis que j'étais gay. Après un temps trop long, la lourdeur de mon bras fait retomber le poids de la réalité. Une personne disait sur internet que ses grand-parents défunt lui demandais d'être patiente.