25/09/2010

IL Y A UN AN JE VAIS REVENIR SUR LES RAILS

Cela fait deux mois que je ne produit plus, rarement touché le crayon. SI je refais un parcours rapides de mes aventures:
1 Il y a un an, une expo solo "Aire de repos" au LAC dont les avis sont très mitigés, moi je vois bien qu'il a manqué quelque chose pour prendre l'espace.
2 ensuite le RDV avec Noelle Tissier, on pourrait croire que je dessine mon parcours que selon le niveau de reconnaissance des institutions, mais ce que je retient c'est l'anecdote sur Cédric Tanguy qui a fait un projet d'intervention comme le mien où il annonce direct qu'il est PD, c'est la que je voie le rideau se baisser.
3 Je m'installe à Berlin et je démarre me recherches sur le paranormal. J'aboutis à deux propositions texte et dessin animé qui dépassent les idées premières.Je tente plusieurs résidences avec mes anciens travaux et je me fais refoulé.
4 Je participe aux UEEH et m'engage dans le CA.
5 Je ne produis plus et j'écris ce texte. La différence peut-être, en y repensant, c'est que mon taf n'a pas forcement à changer, c'est moi qui doit changer. Mon travail doit être plus simplement plus libre par rapport à mes concepts théoriques à la con. Et pur le reste, si j'arrive à me donner plus de poids mon taf suivra.

09/07/2010

08/07/2010

Différents témoignages

Bonsoir,

Je viens juste de terminer la cérémonie. Pouvez vous me rappeler ce qu'il faut faire des 3 bougies, je ne retrouve plus votre message. Est ce que je dois les garder ou les jeter? Merci. En tout cas, quoique vous fassiez, je suis sûr que ça marche. J'ai ressenti une énergie très forte en faisant la cérémonie. Merci.

Estelle

Je pense la même chose que broken. Si ton ex veut revenir, il le fera de lui-même. C'est mal de faire ce genre de chose car une potion, c'est de la magie et oui effectivement certains rituels fonctionnent mais certaines personnes se sont retrouvées dans des situations vraiment graves. Par exemple, j'ai lu un témoignage d'une fille qui s'est servi d'un rituel pour attirer un homme qu'elle aimait. Il était super gentil et tout et dès qu'ils sont sortis ensemble, il est devenu inexplicablement violent.

C'est à éviter à tout prix. S'il t'aime encore, il reviendra de lui-même. Il ne faut pas forcer le destin


Pour qu'une priere produise l'effet desirée

Il faut être convaincue que tu seras exaucé. Alors je sais que ce n'est pas facile, mais il faut apprendre à avoir une foi sans faille et c'est comme ça que le gentil monsieur du haut nous accordera ce que l'on desire. Attention tout de même une priere doit être pleine de bonnes intentions et ne pas intervenir sur la volonté de quelqu'un d'autre. Un exemple tout bête, il peut arriver qu'on prie pour le retour d'un ex, ou pour qu'enfin la personne dont on est amoureuse s'interresse à nous, en fait, pour être exaucée il faut demander tout simplement à trouver le vrai bonheur en amour, et faire confiance à dieu sur le choix de la personne, pour toutes celles et ceux qui sont seuls et voudraient trouver leur moitié essayez ça, ça ne coute rien de tenter le coup . Demandez avec sincerité à enfin trouver le vrai bonheur et laissez faire le destin pour le reste, ça marche !

Bonjour Vita, J'ai enfin une bonne nouvelle à vous donner. J'ai eut des nouvelles d'A. il y a une semaine et nous nous sommes revus hier soir. On s'est embrassé et nous avons passé la nuit à discuter ensemble. C'était parfait et je suis de plus en plus positive. Maintenant j'aimerai un rituel pour qu'il ne me quitte plus jamais vous pouvez faire ça vita? Merci et bonne journée.


Pfff c'est nimporte koi !!
Tu vas pa forcé kelkun à taimé !!
Il t'aime pa il t'aime pa c tout trouve en un autre !

Marylène/ témoignage

bonjour, je m'appelle marylène et je fais de l'écriture automatique , la première fois que j'ai çà , j'ai juste déposer mon bic sur la feuille, et tout de suite fut cette réponse Marie hélène, tu dois aider les autres, je ne penser a rien et j'ai reçu ce message directement, j'ai eu une émotion lorsque j'ai reconnu l'écriture , dont celle de ma grand mère et depuis 8 ans je lui demande des choses aussi bien pour moi ou des autres personnes me le demandent , mais j'ai toujours un support , c'est a dire quand je pose une question pour n'importe qui, je lui demande si elle ne sait pas faire venir un tel ou une telle , j'ai même eu un message d'un chanteur que l'on m'avait demandé et fut la surprise de son écriture, elle avait son livre , moi je n'est rie et je ne connais ni sa vie de ce grand chanteur, maintenant je l'apprécie d'une autre façon , ça m'a fait découvrir en lui d'autres choses

Viviane Engelmann/ interview médium

Amateur/

Témoignages=>www.guidedelavoyance.com

Judith Fricot nous raconte...

Parfois l'écriture automatique peut être accompagné d'un message qui glisse à votre oreille. C'est très rare mais tellement merveilleux, il m'est arrivé en écrivant mon livre, de capter une musique douce fine, des tintements de clochettes et de voix légères. Voici le message qui accompagné celles-ci :

Ecoute les Anges te dicter leur messages, les personnes choisies pas Dieu pour accomplir le bien patent vers lui pour faire le bien. J'ai accompli ma mission, je fais parti des initiés qui ont le même rôle que les Archanges, je suis là pour te guider et vous prévenir. Je suis le messager, la foie est le refuge des initiés.

La suite m'annoncé les prochaines guerres et menaces pour notre planète.

J'ai compris alors que cette musique enchanteresse était celle des anges. J'ai su de suite que c'étais une chance extraordinaire, malheureusement c'est très rare à ce jour je n'ai jamais retrouvé ce sentiment de plénitude et de paix intérieure ressentie lors de cet écris.

Message tiré de mon ouvrage sur l'écriture automatique « Ma Mission Vous Prévenir édition Osmonde »

Marie nous raconte...

aujourd'hui, je pratique l'écriture automatique qui ne nécessite qu'une feuille et un crayon et qui me permet de communiquer même si je suis seule.

Chaque fois que je rentre en contact avec mes grands-pères et l'une de mes grand- mères décédée, l'écriture varie selon celui avec lequel je suis. Chaque fois, ils me demandent d'être patiente. Ils me disent que je ne suis pas prête à certaines choses mais que celles- ci viendront bientôt. Ils me disent qu'ils m'aiment et qu'ils sont heureux que je prenne contact avec eux.

Très honnêtement, je ne peux pas douter des choses que j'ai vécues par le passé, mais aujourd'hui je ne sais pas quoi penser de ma récente expérience en écriture automatique.

Une chose est sure, j'ai toujours cette sensation d'avoir des choses à apprendre et qu'eux ont des choses à me faire passer.

Que dois-je penser ? Dois-je continuer ?

Tout ce qui concerne l'écriture automatique m'intéresse beaucoup.

Amateur/ Verre à pied

Amateur/ table tournante

Amateur/ Guéridon

Jean Pierre Girard/ barre de fer

Jean-Pierre Girard/ barre de fer

Uri Geller/ Spoon bending

Amateur/ Spoon Bending

Uri Geller/ Spoon Bending

Jean Pierre Girard/ déplacement objet

26/06/2010

ADHÉRENCE

Depuis hier, il me semble que j'ai trouvé la surface d'adhérence où processus et image collent. Un temps a simplement été nécessaire afin de revenir sur une partie du scénar et abandonner la narration. C'est encore flou mais je sens qu'il y a une cohérence entre la répétition du trait propre au dessin animé et la répétition des gestes de frictions (pour psychokinèse) de mouvement (pour télékinésie).

Pour le dessin animé, soit on contrôle le mouvement et la stabilité de l'image en procédant de manière classique (fragmentation du mouvement en clé) soit on procède en déclinaison (de la première image à la dernière). Dans une volonté de liberté du geste, j'ai travaillé la deuxième qui ne demande pas autant de maîtrise tout simplement parce que l'on ne sait pas où l'on va. Et c'est d'ailleurs pour cela que l'image n'est pas forcement stable. La transparence du papier me permet de créer une continuité avec le dessin précédent mais il y a déformation.

Si cette déformation me gênait auparavant, c'est que je voulais créer une boucle où la dernière image obtenue devait être fidèle à la première. Les exemples plus bas montrent bien la difficulté. Et quand bien même j'y parvenais, le geste devient trop rigide et contrôlé. Et d'un autre côté l'évolution du trait m'intéresse.

Du coté de l'image, cela veut dire que le sujet va effectuer son geste sur son objet mais que l'objet ne se déformera pas ou il ne se déplacera pas. De manière simpliste, on peut dire que c'est l'image que ce transforme et non l'objet. Mais j'aime cette idée d'usure de l'image issue d'une répétition et l'image d'un geste obsessionnel. Le caractère sensuel voire sexuel des gestes en font déjà quelque chose d'obsessionnel. Donc qu'il ne se passe rien de surnaturel est finalement plus sensé, le devenir de l'expérience est renvoyé à l'inconnue, car il s'agit de ce temps avant qu'il ne se passe quelque chose.

21/06/2010

13/06/2010

12/06/2010

31/05/2010

Lynda Benglis

je pousse le papier de LBV jusqu'ici, parce que lynda benglis c'est un peu un objet A pour moi. et comme j'ai la flemme d'écrire, je copie.


26/05/2010

23/05/2010

berlinpinpin

traquer le lapin sur internet, on trouve ce qu'il a laissé=>Thibaut de Ruyter que j'ai découvert grace au phantome et qui me sort mon idée de theremine lo-fi...bref comme alice, je suis et je tombe dans le trou et peut-être qu'un jour je le rencontrerais....

là cé un article de.....ben je sais plus....


Thibault de Ruyter commence son travail de déconstruction en affirmant qu'il existait une vie culturelle avant la chute du mur. « Les punks existaient à l'Est, même s'ils avaient trois ans de retard par rapport à ce qui se faisait en RFA ou à Londres ! » dit-il, en citant toujours avec plaisir le groupe « Einstürzende Neubauten ».
Et puis, à partir de 1989, des centaines de milliers de mètres carrés à bas prix entraînaient une euphorie sans précédent. Cet immense espace à reconquérir attira d'abord quelques artistes et galeristes prêts à tenter le pari. Mais aujourd'hui, les galeries ouvrent et ferment aussitôt. « On vit à Berlin, mais on ne vit pas de son art, on travaille ailleurs, affirme le critique d'art en concluant, la ville ne peut pas soutenir tout le monde, si les subventions ne tombent pas, on ferme...» C'est moins l'argent qui compte que le réseau que l'on se constitue, d'où l'importance à Berlin de la scène des « artist-run space », des galeries autonomes. C'est à travers un réseau de 80 lieux autogérés, garages abandonnés, laveries automatiques, bureaux en vacance, que l'art se diffuse à toute vitesse.

« Berlin est une vitrine du trash européen »
« Au crépuscule des conventions, la brutalité est l'expression d'une certaine vérité », disait Jean-Claude Kauffman. Thibault de Ruyter, critique d'art à Berlin, est un personnage qui exprime bien l'absurdité de cet univers postmoderne.
Il nous explique comment, aujourd'hui, Berlin s'expose au monde entier sur « une surface de projection ». Par le canal d'évènements gratuits qui produisent une image d'un Berlin trash, le but est d'impressionner les acheteurs étrangers et de les pousser à « s'encanailler ». « Le charme imprécis d'une ville blessée », comme disait Boltanski, s'exporte bien.

« Les jeunes artistes sont victimes de l'effet Berlinpinpin »
Mais si Berlin produit un portrait séduisant d'elle-même, dans le miroir d'une ville pauvre et créative, les jeunes artistes y voient aussi une image déformée de la réalité. Pour eux, Berlin est un lieu où tout est possible, là où la précarité n'est plus une entrave à l'expression artistique. Malheureusement, la ville ne peut pas les soutenir, les condamnant du coup à la déréliction.
Alors qu'en France, un jeune doit inévitablement passer par la scène locale avant d'atteindre la scène nationale, à Berlin tout parait plus facile. Thibault de Ruyter ironise : « il suffirait de quitter sa province, d'aller à Berlin, de se couvrir d'un peu de poudre magique, et par un tour de prestidigitation, d'exposer sur la scène internationale ! »

10/05/2010

Vues d'esprit à Dortmund

Un grand grand merci à Jérome Poret qui m'a montré cet article (=libé du 30/06/09)
Reportage

Vingt-deux artistes contemporains tentent de rendre perceptible l'invisible en détournant la technologie


Wach sind nur die Geister, über Gespenster und ihre Medien au HMKV, Dortmund (Allemagne). Jusqu’au 18 octobre. Rens. : www.hmkv.de

Sous le ciel plombé de Dortmund, à l’ombre d’un haut-fourneau abandonné, impressionnante relique d’un passé industriel révolu, un néon bleuté éclaire l’entrée d’un gigantesque entrepôt. Sous la lueur spectrale, un poste de radio crachote en continu : brouillard sonore d’où émergent à intervalles réguliers des messages elliptiques.

On n’aurait pu rêver meilleur endroit pour accueillir l’exposition «Wach sind nur die Geister» (Seuls les esprits sont éveillés), que le Hartware MedienKunstVerein (HMKV) consacre «aux fantômes et à leurs médias» dans la halle Phoenix, 2 200 mètres carrés au milieu d’une zone autrefois consacrée à la production d’acier, en pleine reconversion high-tech. La métropole de la vallée de la Ruhr, future capitale européenne en 2010, mise sur les nouvelles technologies pour sortir de la crise.

Son. De fantômes pourtant, on n’en verra guère. Pas d’ectoplasmes effrayants ni de tables tournantes dans cette subtile exposition d’art contemporain qui a choisi le son comme fil d’Ariane. Plus précisément un phénomène étrange connu sous le nom d’EVP, ou Electronic Voice Phenomenon (Libération du 14 août), révélé il y a cinquante ans par le Suédois Friedrich Jürgenson. Chanteur d’opéra, peintre et archéologue, il découvre qu’à l’aide d’un simple micro, un magnéto à bande ou une radio réglée sur certaines fréquences, il pouvait capter les voix des morts (lire page suivante). Il consacrera le reste de sa vie à ces enregistrements constituant une incroyable archive, point de départ de l’exposition : 897 bandes, assorties de 87 carnets bourrés d’annotations serrées et cryptiques.

«Il est frappant que l’introduction de presque tous les nouveaux médias (photographie, bande magnétique, télévision, vidéo, etc.) a provoqué des vagues de spiritisme», constatent les commissaires Inke Arns et Thibaut de Ruyter, citant l’invention de l’alphabet Morse en 1837, presque immédiatement suivi par l’apparition de spectres tapant des coups pour transmettre leurs messages de l’au-delà. «L’exposition tente de comprendre pourquoi, en dépit de notre instruction, des capacités irrationnelles sont régulièrement associées aux nouvelles technologies, les "médias" assumant un rôle longtemps dévolu aux "médiums" humains.»

Les vingt-deux artistes réunis sous la vaste halle tentent chacun à sa manière de rendre visible ou perceptible l’invisible.

Par exemple, en bricolant des «détecteurs de fantômes» comme Carl Michael von Hausswolff, Martin Howse ou Sam Ashley. Leurs dispositifs ultrasensibles saisissent la moindre perturbation dans le champ électromagnétique susceptible de trahir une présence.

Carl Michael von Hausswolff, qui a permis la sauvegarde de l’archive de Jürgenson, imagine une version «upgradée» pour capter ces voix paranormales de manière plus performante, via des technologies de pointe. Les images produites par un oscillographe, un radar et un sonar, filmées par des caméras de surveillance, sont projetées au mur, accompagnées par les modulations angoissantes d’un «Spiricom». L’instrument cherche à communiquer avec l’au-delà à l’aide de fréquences pures, alors que les chasseurs d’EVP privilégient le bruit blanc radiophonique, dont l’esthétique fascine les musiciens Tim Hecker ou Scanner. La pièce sonore de ce dernier, Phantom Signals, combine des enregistrements d’un médium communiquant avec la romancière du XIXe siècle Jane Austen et des voix inconnues captées par son téléphone mobile, l’avènement du sans-fil accentuant l’aspect fantomatique des nouveaux médias.

Sublimaux. Lucas et Jason Ajemian s’amusent eux avec un phénomène récurrent de la pop culture, consistant à cacher des messages sublimaux - sataniques de préférence - dans les disques joués à l’envers. Ils ont donc fait interpréter à rebours le morceau Into the Void du groupe de metal Black Sabbath par un orchestre classique, pour un résultat surprenant.

Avec l’invention du phonographe, en 1876, la voix était pour la première fois séparée du corps qui la génère. Pour Edison, c’était un moyen d’enregistrer «les dernières paroles des personnes mourantes».

Dans son passionnant exposé/performance, Erik Bünger explore ce phénomène troublant de la voix humaine disloquée. Il observe cette «schizophonie» pointée par le compositeur Canadien R. Murray Schafer dans le champ de la pop culture, de Dracula à Captain Howdy (l’Exorciste), d’Obama à Woody Allen, comparant l’effet de synchronisation des films avec la possession démoniaque, ou soulignant l’étrange mode des duos post-mortem (Céline Dion-Sinatra). Les voix enregistrées par les boîtes noires des avions donnent également cette étrange sensation d’un message post mortem, survivance audio d’un crash. Tom McCarthy, romancier britannique fondateur de l’International Necronautical Society, a choisi d’enregistrer ses cut up sonores dans une «Black Box», émis sur les ondes radios qui hantent le voisinage de la halle.

Présence. L’exposition suggère plus qu’elle ne montre, chacun projetant ses propres fantômes. Pas d’apparition dans la série de photos de maisons hantées réalisées par Corinne May Botz aux Etats-Unis. Pourtant, ces images archétypales, décors potentiels de films d’épouvante, en focalisant l’attention du spectateur sur des détails ou des ambiances (trappe, porte entrouverte, jouet d’enfant abandonné, ombre…) révèlent une présence dans le vide pesant de ces pièces. Une présence qu’on retrouve dans les diptyques habités de Nina Fischer et Maroan El Sani. Les artistes juxtaposent une photographie couleur classique qui figure une pièce vide (le bureau de Honecker, la chambre de Brecht…), et une photographie haute fréquence (dite de Kirlian) qui capture l’«aura» qui s’y manifeste sous forme de magnifiques halos colorés.

C’est souvent en utilisant les technologies d’une manière imprévue que les artistes créent le trouble. Kathrin Günter cherche à imprimer sur la pellicule, via une caméra polaroid bricolée, la lumière résiduelle qui émane des yeux du visiteur plongé de longues minutes dans le noir. Les clichés d’Agnès Geoffray pris avec la vision night shot de sa caméra chargent des scènes nocturnes anodines d’une tension étrange. La très basse résolution de ces images, leur halo blafard, ces grands yeux sans regard qui luisent dans l’obscurité, suggèrent que quelque chose d’anormal est sur le point d’arriver.

















Carl Michael von Hausswolf, The Complete Operations of Spirit Communication II, 1997-2009,




















Agnès Geoffray, Night #6, 2005


pour un autre article très complet en anglais => ici

09/05/2010

POV display













The sound before you make it, (detail), 2005, kinetic sculpture, (video, 8 second loop).

et pour la video=> ici

Jaki Middleton et David Lawrey sont deux artistes bricoleurs et passionnés d'effet visuel en tout genre, je dois dire que mon avis est assez paradoxal concernant leurs productions... A la fois, j'ai bien évidement un sentiment de complète intégration de leurs sensibilités avec la mienne mais je trouve que conceptuellement, ils n'amènent pas les processus à créer du sens, c'est du display, de l'effet, certes trés bien amené, mais le sujet s'en trouve décollé...Peut-être que je me trompe....

02/05/2010

Maintenant que j'y reviens je me dis que j'aurais du l'acheter...bref, la dernière biennale de Lyon la Xième. Un titre pour le moins identique à mes problématiques "Le spectacle du quotidien". Je n'ai donc malheureusement pas beaucoup d'infos concernant la pertinence du curateur. Mais le com de presse laisse entendre les rumeurs que j'ai glannée concernant le manque de qualité de cette édition.

Le projet artistique de la Biennale de Lyon 2009

« Le spectacle du quotidien » par Hou Hanru
Nous vivons dans la société du spectacle.
Malgré ses effets aliénants sur notre vie et nos liens sociaux, elle est l’une des
conditions fondamentales de notre existence. A l’époque de la globalisation
ou de l’ « empire global » (Antonio Negri et Michael Hardt), il n’existe plus de
« dehors » pour cette société du spectacle.
Comment dès lors créer les conditions du nécessaire développement d’idées
critiques, créatives, nouvelles, subversives ?
C’est en s’engageant sur la question du quotidien que l’art contemporain peut
retrouver son rôle social de force critique - et permettre à l’imagination de faire
des propositions pour un monde meilleur.
Le quotidien est depuis plusieurs décennies déjà désigné comme le champ le
plus favorable à une possible reconquête de notre liberté face à l’ordre établi.
A l’heure de la globalisation et de la crise, cette pensée retrouve toute son
actualité.
De plus en plus nous embrassons un monde reconstruit sur la complexité. La
réinvention de nos pratiques quotidiennes est un aspect crucial de la fondation
de cet ordre nouveau.
C’est également le contexte le plus stimulant dans lequel l’art contemporain peut
évoluer et obtenir une nouvelle pertinence. Car à l’heure de la globalisation, il
ne suffit plus que l’art contemporain soit devenu un phénomène spectaculaire
accepté par tout le monde sur notre planète.
Il est important de montrer que des artistes et des communautés d’artistes
en nombre toujours plus grand, venant des différentes régions du monde,
interviennent sur le champ du quotidien pour en faire surgir de nouvelles
formes et de nouvelles significations, des usages nouveaux. Leur ambition :
réinventer l’ordinaire pour en faire quelque chose de spectaculaire, d’unique,
afin de produire de nouvelles expressions de la complexité, de la diversité, de
l’interactivité. Leur intelligence : utiliser les outils les plus efficaces (incluant les
biennales) pour promouvoir leurs pratiques.
C’est cette tendance que la Xe Biennale de Lyon va explorer et présenter.
Le spectacle du quotidien change à la fois le spectacle et le quotidien !
Hou Hanru –

Ce qui me dérange beaucoup finalement, c'est cette croyance que le quotidien est extérieur à nous-même, qu'il faut le transformer, en faire quelque chose d'unique. C'est justement la volonté de rendre le quotidien spectaculaire qui correspond à la société du spectacle et aux nivèlements des valeurs. Comme le dit Bruce Bégout, le quotidien est le premier lieu d'un affirmation d'une liberté. Hou Hanru fantasme un désir d'émancipation au prix du sacrifice d'un des gestes fondateurs de l'humain, la découverte du quotidien.

29/04/2010

la mise en scène du quotidien

Je me disais finalement que la mise en scène était partout. Avant cela, je me demandais si j'effectuais de la mise en scène avec mes pièces. Mais, l'espace d'exposition présuppose déjà cette mise en scène. On pensait d'abord que c'est le socle ou le cadre qui annonçait un autre espace, mais finalement, le socle est tombé, et c'est bien la galerie, le musée qui soutient l'espace vierge sur lequel l'oeuvre d'art peut opérer. Alors je me demandais quand es-ce qu'il n'y avait plus de mise en scène? On le sait nos villes sont des organisations de l' espace, un agencement de signes et repères qui constituent déjà en soit une mise en scène. Le problème n'est plus de distinguer le faux (=Las Vegas) du vrai (=Rome) mais de voir comment on produit de l'extraordinaire en éclairant, en décorant, en transformant l'espace public. De ses multiples arrangements, je me demande si l'on pourrait trouver comment cela était à l'origine, un espace sans mise en scène. Cet espace existe, mais il est définit dans le temps: c'est le quotidien. Le quotidien c'est notre regard qui se pose sur les mêmes choses, qui n'a plus besoin de les regarder car elles ont été identifiées. C'est ce qui semblera extraordinaire pour certains et extrêmement banal pour d'autres. Pas étonnant donc qu'après le spectacle du quotidien de la télé réalité, on assiste à la mise en scène du quotidien avec ces émissions qui transforment les maisons en catalogue IKEA.
La mise en scène du quotidien, c'est un terme que je prend à une pub pour une cuisine, VENUS. Et bien surs VENUS dit " Aujourd'hui, la valeur distinctive d'un objet est de plus en plus liée à sa capacité de procurer des émotions". Bref, plus besoin d'aimer, d'être producteur d'émotions, Venus le fait pour nous...
Pour revenir à ce qui m'intéresse donc, à savoir, si oui ou non, je fais de la mise en scène ou pas, je dirais que j'utilise des objets issue de la mise en scène= décors, guirlande, chapiteau mais que je les présente comme des objets extrait de leurs contextes, ils ne fonctionnent plus, si ce n'est sur l'émotion esthétique. Mais es-ce réellement important pour moi de distinguer "décoration" et "oeuvre d'art"? Cette question me ramène 4 ans en arrière, je n'y ai toujours pas répondue.

28/04/2010

Suzanne Lafont

C'est après avoir relu une citation d'elle, que j'avais mis dans le blog précédent, que je me suis rendu compte que je n'avais pas encore digéré tout cela, J'ai découvert son travail lors d'une expo au CRAC en 2003 et c'est au CRAC, qu'en janvier, lors d'un entretien avec Noelle Tissier la directrice, est revenu le problème de la mise en scène, c'est à dire définir ou pas en terme de scénographie, un vocabulaire appartenant au théâtre.

un interview a propos d'une publication





Le nom du livre. Entretien avec Suzanne Lafont

Bulletin de la SFP, 7e série-N°17, novembre 2003.

Née en 1949, Suzanne Lafont vit et travaille à Saint-Ouen. Figure majeure de la scène artistique française, la galerie nationale du Jeu de paume avait présenté son travail en 1992. Depuis plus de dix ans, l'évolution de son œuvre au travers de multiples expositions s'inscrit dans un art philosophique explorant différents aspects de la représentation. Une exposition au centre d'Art contemporain de Sète a présenté ses œuvres récentes cet été, et un ouvrage intitulé Appelé par son nom, paru aux éditions Actes Sud, a permis à l'artiste de rebattre les cartes de son œuvre : un événement éditorial et artistique.

Tout d'abord ce livre, Appelé par son nom, n'est ni une monographie ni un livre d'artiste. Comment l'avez-vous conçu ?
Comme une boîte à outils, c'est-à-dire rappelant l'activité de l'atelier. Le titre est la traduction littérale du terme « nomenclature ». Il évoque donc le classement. Je considère les images comme des pièces détachées et les manipule comme des cartes à jouer. Il m'arrive donc de les réutiliser à l'intérieur de configurations narratives différentes. Entre leurs diverses “entrées”, les images sont placées en réserve. Une question importante de ce livre a donc été celle du magasin d'images.

L'ouvrage présente deux parties très singulières qui ouvrent et ferment l'ensemble : leur forme est celle d'une suite alphabétique faisant correspondre image et mot, mais l'enchaînement se fait sur deux registres, la partie haute de la page faisant apparaître des mots en français, la partie basse étant en anglais – les images identiques se retrouvant sur les deux registres dans un ordre différent. Cette forme, à la fois logique et susceptible de lectures divergentes, n'est donc pas un système.
Oui, c'est plutôt un jeu dont le moteur est le langage. À un moment de mon travail, j'ai ressenti la nécessité d'associer images et mots. Les séquences langagières d'Épisodes (2001), que je dirais d'inspiration illustrative, m'ont permis de modifier les données de l'expérience visuelle, notamment en sanctionnant l'imaginaire. Il s'agissait de découper le visible sur le standard des mots et, en autonomisant de la sorte les éléments visuels, d'empêcher les intéractions narratives. La nomenclature d'images du livre ne procède pas différemment. Par suite, le classement alphabétique des légendes présente l'avantage de restituer le cours des choses non selon un enchaînement logique et rigoureux, mais, au contraire, dans son aspect imprévisible et aléatoire. Disons qu'il offre une traduction mécanique de la nature accidentelle des relations entre les choses. Enfin la possibilité d'attribuer plusieurs termes à une même image – un peu comme si l'on “agitait” les choses à l'aide des mots – permet de faire apparaître les échantillons visuels à des emplacements différents de l'inventaire et dans des occurrences chaque fois singulières. Un effet comparable se produit, lorsque, dans le cadre d'un livre bilingue, les deux langues “secouent” à leur manière le visible pour en restituer un découpage idiomatique. En résumé, le jeu consiste à recomposer une géographie du monde à partir du modèle réduit du dictionnaire et dans la pratique de ses règles.

Pouvez-vous nous éclairer sur l'importance du nominalisme sous l'angle duquel vous semblez vouloir faire jouer votre œuvre récente ? Et, plus précisément, votre intérêt pour un “art philosophique” n'explore-t-il pas ici une part très “moderne” de la “scholastique” : la construction du réel à partir du langage ?
Tout d'abord, je ne construis pas le réel, mais des représentations qui convoquent le réel. Ensuite, oui, il y a des mots sous les images. Ce n'est pas pour autant que le signifié a avalé le signifiant, comme le loup le Petit Chaperon rouge, et que la raison du plus fort, le pouvoir synthétique du mot, subsume la déraison des faibles, les données de l'expérience. Lorsque vous parlez de scholastique et de nominalisme faites-vous allusion à cette sorte de résistance du langage à la présence des choses ? En fait les associations mots/images que je fais ne sont pas bi-univoques, et il y a moins d'images qu'il n'y a de mots. Si on se livre à un rapide décompte, pour en revenir aux séquences d'”Épisodes”, le mot “ordre”, par exemple, est joué par deux personnages, chacun représenté dans une posture unique. À l'aide de deux images sont donc figurées cinq situations langagières. Le mot étant dupliqué, on parvient à un total de dix mots-situations réalisés économiquement au moyen de deux images. Si le ruban visuel est manifestement plus court que le ruban langagier, c'est qu'il y a beaucoup à dire sur chaque fragment de réalité et qu'il est possible de signifier illimitativement notre expérience. Je ne crois pas que le langage réduise le monde, mais plutôt que notre expérience du monde suscite indéfiniment l'usage de la parole.

Vous avez parlé d'une réduction de l'imaginaire par le langage, de quoi s'agit-il précisément ?
Le choix de l'ombre, dans Épisodes, a été déterminé par sa ressemblance avec l'immatérialité et la densité de l'encre. Je considère ici les figures comme des équivalents de mots. Techniquement, les choses se présentent ainsi : la fragmentation alphabétique est utilisée afin d'égarer le sens général du mot dans une suite de dérivations accessoires, où l'acteur, prisonnier de son épisode dans la série, “performe”, dans la durée propre à la photographie – c'est-à-dire une forme d'éternité – l'injonction verbale qui lui incombe. Il est clair que l'illustration propose une radicale interaction du langage et de l'image, ou de la parole et du geste. L'imaginaire s'enraye...

Vous cherchez à enrayer l'imaginaire mais vous faites un dictionnaire qui semble pourtant s'organiser autour de lui...
Oui et non. Lorsque je soumets les images à la loi du langage, je tente de les soustraire à l'arbitraire des associations et au vertige dont il semble inséparable. De manière assez proche, lorsque, à l'intérieur d'un dictionnaire, je propose ce qui pourrait passer pour une configuration imaginaire du monde, celle-ci est le résultat de règles établies, et, ainsi que je l'ai dit, il s'agit d'un jeu. Dans un dictionnaire, l'ordre alphabétique est à la fois la contrainte et le moteur qui permettent de régler les associations. Je m'intéresse à l'imaginaire sous le régime de la contrainte, c'est-à-dire dans la forme du jeu, comme organisation de pensée.

La séquence “Le Défilé”, qui fait suite à la première moitié du dictionnaire et qui introduit au centre du livre, est sans mots...
Une mécanique en entraîne une autre. De l'enchaînement des mouvements qui produit la motricité, j'en suis venue à l'enchaînement des lettres qui produit le langage. Dans l'un et l'autre cas, il s'agit d'une progression par épisode-station. “Le Défilé” est le groupe d'images par lequel j'ai achevé la construction de la figure. Il vérifie sa stabilité au sol et le caractère opératoire du plan de déplacement. C'est pourquoi, thématiquement, les figures explorent la maîtrise de ce plan, que ce soit à travers la représentation de la marche ou d'activités dérivées telles la danse ou l'action de balayer. C'est pourquoi, également, ces images sont à l'origine de la thématique du voyage et de la migration. Ce livre traite entièrement de questions de déplacement, présentées à travers différents registres formels d'enchaînement, de défilement, de passage. La séquence du livre a donc logiquement pour point de départ le mode de déplacement intrinsèque de la figure qui est la marche. Elle se poursuit avec “Correspondances”, “Manœuvres”, “Trauerspiel” par le parcours et la traversée de territoires géographiques déterminés, qui l'amènent avec “Épisodes” à véhiculer le monde à partir du langage. Langage, qui, à son tour, sous la forme de la nomenclature des images, enveloppe l'ensemble des séquences du livre. Livre lui-même compris dans l'embarras gestuel des images de couverture qui, d'une certaine façon, ramène la progression à son point de départ.

Pourquoi ce retour au point de départ ? Avec la mobilité et le langage tout paraît pourtant possible.
Parce que l'art n'est pas un énoncé professoral qui décline des propositions sur un mode progressif et évolutif. Si, d'étape en étape, les choses paraissent se doter d'une plus grande performativité, elles n'échappent pas moins à la dysfonctionnalité. Les situations que je crée présentent des manières de vivre ou des types existentiels. Et l'on sait parfaitement que l'existence mêle le sublime et le ridicule, le sérieux et le plaisant, le grave et le comique, l'idée et l'aventure.

Aventure qui, d'une certaine façon, est le thème des séquences “Correspondances”, “Trauerspiel”, et notamment de “Manœuvres”.
Effectivement. Ces séquences ont pour horizon la traversée de l'espace géographique. Et le genre cinématographique du western m'a servi de guide. À cette différence près que les protagonistes ne sont pas des conquérants. De plus, dans “Manœuvres”, les personnages sont sédentaires. Seules les marchandises sont de l'aventure. Et encore faut-il préciser que le voyage a beaucoup perdu de sa force mythologisante. Avec les nouvelles modalités de transport qui acheminent les charges par boîtes-conteneurs, elles-mêmes véhiculées sans interruption par navires, trains et camions autour du globe, c'est le découpage romantique de la planète qui se trouve affecté. Le port qui, jusque-là, était un lieu d'embarquement pour l'inconnu cesse d'être cet avant-poste du lointain pour ne plus être qu'une zone de transbordement et une interface entre la terre et la mer.

Alternance des segments terre/mer qui, d'ailleurs, apparente visuellement la pièce à une partition musicale.
Oui, mais cette musique, pour utiliser les termes d'Adorno, est celle d'un acte réflexe et d'une réification de l'expérimentation musicale. C'est sur une rengaine que les navires s'éloignent.

Propos recueillis par Michel Poivert et Paul-Louis Roubert.


20/04/2010



Je retourne dans l'impasse, il y a peut-être une sortie mais je ne l'ai pas encore trouvée. À gauche il y a un dessin d'un image prise d'une video, un monsieur caresse la cuillère afin de la tordre, je ne pose pas vraiment la question du trait, si ce n'est celui de la rapidité d'exécution. À droite, une série de visage issue des deux personnes qui ont posés pour moi, selon un scénario trés cours reprenant une courte histoire paranormale, ici il est question de faire ressortir les expressions du visage qui seules vont raconter l'histoire avec le phénomène paranormal.

Donc d'un coté, le dessin animé impose une rigueur d'exécution, un archétypage des signes et une production parallèle à celle d'un film, réglage, mesurage, post-production. La fluidité des mouvements garantie la clarté de la scène quand on travaille en 1s (=1 image par frame). Alors ce sont ces différentes exagérations des expressions faciales qui m'intéressent, une codification des expressions humaines (qui sont elles-même des codes).
Et d'un autre coté, on a un dessin qui s'affranchit des contraintes de la fluidité, le résultat en animation est donc quelque peu décevant bien surs, pourtant, le geste du trait ce transmet d'un dessin à l'autre et construit une autre continuité, plus chaotique.

Et donc pour rajouter une couche, je m'essaie à produire aussi une animation sur Anime studio, où le dessin animé deviens la manipulation d'une poupée vectorisée d'une image clé à une autre (on peut articuler les dessins). Loin d'un résultat satisfaisant, la vectorisation permet de lisser complètement l'image, l'articulation d'une poupée dans un cadre inerte et froid peut faire sens. Quoique...

19/04/2010

Les malheurs de Sophie

  • "Les évènements heureux, je les vis, les malheureux, je les exploite." Sophie Calle

Ce titre peu paraître lourd, surtout quand on apprend que l'on va parler de Sophie Calle. Mais comme je ne voulais pas limiter l'analogie au simple prénom, j'ai regardé un épisode du dessin animé issu du célèbre ouvrage. Je voulais savoir si Sophie représentait un personnage évoluant dans un schémas narratif qui fonctionne avec un système bien défini...
Les malheurs de Sophie annoncent la couleur, il s'agira de pathos, de petites histoires ridicules, où la culpabilité de la pauvre fille se transfigure en acte de communion, bien évidement célébré par une morale. Es-ce un point commun avec le travail de Sophie Calle, peut-on d'ailleurs la distinguer de son travail?

Mon attitude est paradoxale, je sens le besoin urgent de me distinguer de sa démarche, bien que beaucoup de chose nous rejoigne et bien qu'elle manifeste cette intransigeance du sentiment amoureux si cher à Barthes et à moi aussi. Il y a du banal, du quotidien, du ridicule, et de l'intelligence littéraire. Bref, de quoi, brasser un grand consensus dans le monde de l'art à son égard, ou alors de dire, on aime ou on aime pas. Comme si la position entre n'était simplement pas possible.

Le striptease de la subjectivité (avec des degrés différents selon les pièces) laisse apparaître un vide. C'est de la mélancolie bourgeoise, c'est à dire la contemplation ad infinitum d'un manque à vivre. Sophie dit:
  • "Si j'avais de la chair fraîche de malheur, je ne vous la donnerais pas. Il y eut autrefois des épisodes, la pudeur m'empêche de les raconter, en faire une histoire équivaudrait à les exagérer. On peut être doué pour le malheur, je ne le suis pas. Est-ce dû à un système d'indifférence, à un dispositif ironique J'aurais aimé être davantage malheureux, pour qu'enfin le monde soit réel, pour éprouver un sentiment d'exister plus aigu. Mais je ne me suis jamais trouvé en état de malheur pur. J'espère, un jour, souffrir beaucoup, aller plus loin. Je n'ai pas encore rencontré mon histoire"
La petite Sophie a donc bien de la chance...

Sophie Calle ne se compromet pas, elle va rester propre. Il ne s'agit pas de dévoiler le coté sale de son intimité. Je pense plus à cette question de distance entre le chercheur et son sujet, comment on ne peut pas approcher la chose sans être soi même contaminé, comment le regard distancié annule le principe même de recherche. On aurait du mal à croire que je fais référence à Sophie Calle, elle qui part de son vécu. Je pense pourtant que la question n'est pas là, elle choisie ce qu'elle veut montrer, elle maîtrise les éléments qui vont constituer son histoire. Pas la peine de vivre la chose pour qu'elle ait un sens, il suffit de la raconter. Sophie Calle est une conteuse, elle ne raconte pas de mythe, si ce n'est celui de la classe sociale à laquelle elle appartient, elle nous fait communier. Guider par les textes, la mélancolie nous berce, le pathétique nous touche et nous fais sourire. Le vide et l'absence tourne en boucle comme un tube de Françoise Hardi. Si le sentiment vécu est la source de son travail, il me semble qu'elle n'en éprouve pas les limites, cela fonctionne comme un roman à l'eau de rose, la vacuité à laquelle il réfère (le désir d'amour et son impossible satisfaction, les choses de la vie) fonctionne comme un ritournelle sans fin. Nous ne sommes pas dans les vertiges du romantisme qui vit comme une symphonie, les malheurs de Sophie sont un tube, qui s'écoute en boucle, qui s'oublie et se fait remplacer par un autre, puis par un autre.....Or si la structure est donc finalement trés contemporaine, on s'y trouve assujetti.

Dernier point pour une séparation finale. Alors que je faisait le parallèle entre ma démarche et celle de Sophie Calle, je me suis rappelé qu'elle avait déjà travaillé avec une voyante dont elle avait utilisé les services. Je suis bien content de ne pas avoir encore pris RDV avec une... Pourtant, je ne ferais pas du plagiat. Je n'ai pas vu l'expo en question (Où? Quand? info ici) mais peu importe, ce que j'en ai appris, me permet de préciser son rapport au paranormal. Dans le cas de la voyante, il est bien évidement qu'elle rentre dans le panel des éléments qui constitue "l'emprise de l'affect". Donc sans savoir ce qu'elle va dire, impliquer une voyante dans une fiction, c'est renoncer à la rationalité non pas au profits du paranormal mais plus au profits des sentiments. Cependant, Calle ne questionne pas ses propres croyances, je me demande si elle les définis, elle suit les indications de la voyante puisque c'est sa démarche. Elle ne laisse donc pas quelque chose de non maîtrisable (= l'invisible) pénétrer son travail. Le paranormal est une pièce à conviction comme une autre. Elle n'en utilise finalement que les propriétés exotiques, voire anecdotiques.

Ma position est donc bien différente même si au final, nous cherchons chacun à évacuer la question de la vérité. Sophie Calle le fait en amont, sa démarche permet de ne pas révéler son rapport à la croyance et l'anecdote devient sensationnelle. Quand à moi, je le fais en aval, c'est-à-dire aprés avoir vécu l'échec de ma propre croyance, ne reste que mon désir frustré auquel je renvoie des témoignages de gens qui ont réussis. J'insère mon expérience parmi celles des autres, les vrais et les fausses se mélangent, des nuances se créent (enfin j'espère).

Dans un autre texte, je pourrais développer les similitudes de nos démarches....
Les citations de Sophie Calle viennent d'un article trés interessant (en anglais)=

Masschelein, A. Can Pain Be Exquisite? Autofictional Stagings of Douleur exquise by Sophie Calle, Forced Entertainment and Frank Gehry and Edwin Chan. Image [&] Narrative [e-journal], 19 (2007).
Available: http://www.imageandnarrative.be/autofiction/masschelein.htm






13/04/2010

11/04/2010

08/04/2010

Sans titre ( telekinésie) essais 2

Photobucket

alors que les clés sèchent, le dessin devient motif, la répétition du geste devient évidente. Il y a quelque chose de trés intéressant dans le dessin animé, créer un mouvement, c'est aussi suprimer celui du dessin unique, le mouvement doit être reproductible, reporté d'un dessin à l'autre. La pratique du dessin animé, n'est pas totalement celle du dessin. Je me souviens plus trop où, mais il semblerait que la quatrième dimension soit celle du temps. Lorsque l'on travaille un dessin animé, on rentre dans le temps, on travaille dans l'espace de l'infiniment petit (entre 0,00001 et 0,00002) mais c'est aussi de la sculpture, comme si l'on créait un volume qui contiendrait un geste de sa position initiale jusqu'à sa position finale.
En ce qui concerne cet essais, je me trouve dans un impasse technique, normalement, les dessins sur papier sont transférés sur acetate et colorisé. Mais lorsque l'on veut des dégradés, des transparences, cela devient plus compliqué. Soit l'on fait du stop motion comme Kentridge, ce qui assure un plan fixe, soit on fait du 1 image, et on verra la surprise. Le geste représenté est alors mélangé au geste et trait de crayon, approximation... Je sais que ce désir d'un dessin animé propre n'est que le reflet d'une esthétique dominante en la matière, illusion du mouvement, réalisme...J'étais entrain de questionner justement l'esthétique à choisir pour mes animations, lorsque je suis tombé sur ce document video d' Alla , la mauvaise qualité de l'image et la compression internet on complètement transformé l'image tout en concervant son intéret premier. J'ai donc voulu, pour un premier essais m'appuyer sur cette video pour réaliser une animation qui tournerais en boucle. Le fusain permet de créer rapidement des surfaces de valeurs, il peut être effacé, et le trait donnant une dynamique qui laisse un repère fixe durant toute l'animation, où au même endroit je répète toujours le même geste. Bref on verra ce que cela va donner.

05/04/2010

J'ai poussé la table pour être plus à l'aise. Dans la formule, il doit faire nuit, alors j'ai fermé les volets. Il me semble que c'est la recette la plus efficace, qu'il y aurait peut-être une chance. J'allume les deux bougies et je m'assoie sur le tapis. Je prend la feuille de laurier et le briquet. Je pense fort à Vincent. Je le désire. La formule dit qu'il faut brûler la feuille, mais cela va sentir dans tous le salon.
Le téléphone sonne, pendant un certain temps. Je décide de remplacer les bougies par des parfumées. Une odeur prégnante emplie la salle. Je mélange ensuite la cendre avec deux pétales de deux pensées, deux feuilles de menthe et deux pousses de marjolaine. Quelques jours après, espérant voir Vincent, je place le mélange dans mes chaussures. J'ai l'impression d'avoir un caillou dans la chaussure quand je croise Vincent qui me dit tout heureux qu'il a rencontré hier l'homme de sa vie.

J'attends que tout le monde parte, j'ai allumé une bougie et éteint mon ordinateur. Ce n'était pas demandé mais je suppose que cela pourrait faire des interférences. Je prends le crayon à papier et le pose sur la feuille blanche, coude relevé. J'ai choisi de m'adresser à mon grand père, décédé il y a quelques mois. Je m'adresse à lui à voix haute, je lui demande si il veut me parler. Après un moment, ma main s'alourdie. J'ai fermée les yeux pour me concentrer mais le crayon ne semble pas bouger. De mon scepticisme patient j'attends un faible tremblement du crayon, quelques choses que je n'aurais pas perçu. Je ne sais pas si je dois lui reposer la question. Nos relations n'était pas très intime, je lui avais même pas dis que j'étais gay. Après un temps trop long, la lourdeur de mon bras fait retomber le poids de la réalité. Une personne disait sur internet que ses grand-parents défunt lui demandais d'être patiente.

02/04/2010

29/03/2010

PIECES PRIVÉES

C'est le terme qui m'est venu à l'esprit: voir dans ce qui rassemble les gens autour de certaines pratiques paranormales comme une sorte de production narrative autonome. C'est parce que je suis seul, confronté à moi même que je peux éprouver les limites de mes propres croyances. Tant que rien de viendra perturber mon tissage personnel, je peux rester confortablement acteur/spectateur de ma propre déréalisation.
Cela peut aussi fonctionner en groupe, l'image est sauve si tout les participants s'accordent à y croire, comme au cinéma. Le nombre peu même alors garantir une pleine existence de l'image et la renforcer dans sa presque fixation au réel.
Je note des témoignages très intéressant où lors d'une expérience de spiritisme de groupe, certains "nouveaux" était invitée à participer malgré leurs scepticismes. Alors l'esprit qui s'est manifesté lors de cette séance a montré une grande hostilité envers ces personnes, comme si ils représentaient une menace. C'est l'image qui parle donc.
Finalement, le rapport au vrai et au faux n'est pas plus problématique ici qu'à travers des idéologies politiques extrêmes. Le fait est que dans la recherche d'une reconnaissance et de légitimité, la plus part de ses pratiques occultes se sont ostracisées. Je pense que cela n'a plus aucune différence, c'est une façon d'inscrire la vérité, un repère, sur le réel: un raciste, un idéaliste et un religieux sont autant de personnes qui vivent selon des repères qu'ils se sont eux-même fixé. Évidement, il s'agit de construction sociale et morale différentes dont les racines remontent très loin. Mais au final, il s'agit bien de définir des valeurs, selon un cadre qui est la démocratie. (enfin on aimerait croire)
Le spiritisme et le surnaturel (=tout ce qui a un rapport au divin) sont une branche du Xisme ou du moins, ils partagent les mêmes valeurs= amour, pureté, repentance...et son opposé bien sur.
De l'autre coté on a le psi (=phénomène encore non expliqué par la science: télékinésie, clair voyance, télépathie...) qui posent une approche scientifique où la question de la vérité est au coeur des valeurs (d'où l'apparition des charlatans) comme= le progrès, le surhomme, l'évolution.

28/03/2010

26/03/2010

Eija-Liisa Ahtila

The House, 2002, 14 minutes, Installation DVD pour 3 projections avec son





If 6 was 9, 1995, 10 minutes, Film 35mm et installation DVD pour 3 projections avec son

25/03/2010

C'EST LE MATIN, IL BOIT SON CAFÉ EN REGARDANT PAR LA FENÊTRE. IL NE FAIT PAS ÇA D'HABITUDE. SÛREMENT PARCE QU'IL N'Y A RIEN A VOIR PAR LA FENÊTRE. MAIS HIER SOIR, ILS SE SONT ENGUEULES ALORS IL ESSAIE PAR TOUT LES MOYENS DE SORTIR D'ICI, MÊME SI IL NE VEUT PAS PARTIR. IL NE SE RAPPELLE PLUS POURQUOI ILS SE SONT ENGUEULÉ.

23/03/2010


Retour de vague, un temps pour reprendre son souffle
Les femmes russes de la guerre froide ont appris a glisser sur le visible.

18/02/2010

Keren Cytter

je lisais particule n°27, un petit interview de Keren Cytter et la découverte de son taf. Les mots font echos avec mes préoccupations. Film-narration-artificiel-des acteurs qui imitent la fiction, c'est un retournement qui nous permet d'éviter la dialectique fiction-réel. elle parle de "Something happened" 2007, elle dit qu'elle ne travaille pas sur ces personnages dans ces films. Que l'artificialité sauve ici le mauvais jeu des acteurs:ils n'imitent pas la réalité , ils imitent la fiction. Le texte n'établit pas de relation entre l'acteur et son personnage.



au plateau ou peut-être que c'est fini
alors on peut toujours aller

03/02/2010

Faire les valises et regarder en arrière

Et en arrière je retrouve ce texte, proposition pour une résidence à la Schloss Solitude.




Je place l’expérience et la recherche au centre de mon activité artistique. Je conçoit ce projet dans une dynamique de recherche où il s’agit de voir comment les pratiques pensent. Le doute et l’erreur sont nécessaire à la recherche car celle-ci ne doit pas être jugé en terme d’échec ou de réussite , son résultat est essentiellement quelque chose d’inconnu. Cette démarche fait écho aux recherches scientifiques sur les phénomènes paranormaux et leurs mythologies (NASA...) mais je m’affranchis d’une quête de la vérité.
Je veux contaminer mon travail par les effets pervers de l’irrationnel, du mystique et de occulte. Il s’agit avant tout, de refuser la prise de distance du scientifique par rapport à son sujet de recherche. Je dois faire parti du jeu et éprouver mes propres limites.

Le paranormal est un langage qui joue avec le visible et le régime de la vérité. Je veux le jouer dans le contexte même de la résidence. La communauté des résidents et le dynamisme qu’elle offre sont une occasion d’engager un public, de se confronter à lui. Je veux utiliser la résidence comme champ d’expérimentation, de support ou bien de rejet à un événement, à un jeu, à un objet mystérieux.

La forme finale n’est pas connu et ne le sera peut-être jamais. Je pense donc à une forme première, un point de départ, une vague idée de courtes animations représentant des phénomènes paranormaux comme la téléportation, la télékinésie, la lévitation, ou encore la transcommunication instrumentale. Le surnaturel s’inscrit dans le dessin animé comme un témoignage qui ne se souci pas de soutenir une notion de vérité, de réel.

Je veux dépasser la dialectique du vrai et du faux. Ces témoignages dans leurs limites peuvent fonder un rapport au réel à partir de ce qui nous affecte, comme si l’irruption du paranormal, dans nos quotidiens dénués de mystère, venait nous révéler sans tromper notre vigilance une trace sensible, une présence.

“Au sein de la quotidienneté colonisée par la consommation de masse , la vie offre une résistance à l’épuration fonctionnaliste, en laissant transparaître des comportements qui témoignent d’une religiosité bâtarde, sauvage, non-officielle, comme si, à l’époque moderne du désenchantement du monde, les rites fondamentaux de la religion (baptême, funérailles, justice finale, alliance, communication avec l’au-delà, etc.) avaient discrètement migré, sous une forme composite, vers la vie quotidienne et continuaient d’exister là, méconnaissable et clandestins, dans un environnement dépourvu de toute mysticité.”1


(Asperger trois fois d’eau (bénite) l’endroit où vous vous trouvez.)

04/01/2010

Sortir de l'atelier et aller voir le marchand de tapis

"L'art s'explose" un docu de Ben Lewis sur la bulle financière de l'art contemporain diffusé sur arte en novembre 2009.


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